L'âme avec Elie During - France Culture, Les Racines du Ciel
Noûs
(wikipedia)
En philosophie et
dans l'Antiquité
grecque, le noûs (νοῦς),
plus rarement nous ou noos,
est l'esprit, l'intellect, la raison. Pour Platon, noûs désigne
le plus souvent la partie la plus divine de l'âme, l'intelligence.
De grande importance dans l'histoire de la métaphysique,
ce mot est aussi souvent utilisé par Anaxagore, Aristote et Plotin,
notamment pour désigner le Premier
principe de toute chose, c'est-à-dire à la fois
la Raison universelle
et, selon certaines interprétations, Dieu.
Dans Phèdre,
Platon compare l'âme à un attelage ailé, avec comme cocher la
raison, l'esprit, l'intelligence (noûs),
comme cheval obéissant la volonté, le cœur (thumos),
et comme cheval rétif les désirs, le « bas-ventre »
(épithumia).
Plus
loin, il écrit : « L'Essence (qui possède
l'existence réelle), celle qui est sans couleur, sans forme et
impalpable ; celle qui ne peut être contemplée que par le seul
guide de l'âme, (le noûs) l'intelligence ;
celle qui est la source du savoir véritable, réside en cet endroit.
Pareille à la pensée de Dieu qui se nourrit d'intelligence et de
science absolue, la pensée de toute âme, cherchant à recevoir
l'aliment qui lui convient, se réjouit de revoir après un certain
temps l'Être en soi, se nourrit et se rend bienheureuse en
contemplant la vérité1... »
Platon
décrit dans Le Timée la
création de l'âme humaine disant que le démiurge forma d'abord
l'âme immortelle (noüs),
c'est-à-dire l'intelligence ; après quoi les dieux
subalternes, tandis qu'ils enfermaient cette première âme dans un
corps physique (soma),
formèrent l'âme mortelle (psyché)
composée du courage et du désir. Ainsi, de par son union avec le
corps, l'âme devient sujette à la mort ; est seule immortelle
l'âme intelligente, laquelle est l'âme elle-même dans
l'intégralité de sa nature divine2.
Mandukya Upanishad
1.
Om est l'immortalité. Son explication comprend toutes choses, ce qui
était, ce qui est et ce qui sera; le mot Om est véritablement
toutes choses, et tout ce qui est au-delà du temps triple est
véritablement le mot Om .
2.
Brahmâ qui est toute chose est représenté par Om; cette âme est
Brahmâ; cette âme a quatre conditions.
3.
La première condition est Vaisvanara , dont le séjour est dans
l'état de veille, dont la connaissance comprend les objets
extérieurs qui a sept membres, qui a dix-neuf bouches, et qui jouit
des objets matériels.
4.
La seconde condition est Taijasa , dont le séjour est dans l'état
de rêve, dont la connaissance comprend les objets intérieurs qui a
sept membres, qui a dix-neuf bouches, et qui jouit des objets
subtils.
5.
Quand l'homme endormi ne forme aucun désir, ne voit aucun songe, son
sommeil est profond. La troisième condition est Prajna , dont la
connaissance est seule uniforme, dont la nature est comme le bonheur,
qui jouit du bonheur, et dont la bouche est la science.
6.
Prajna est le maître de toute science; il voit tout, il est le
dominateur intérieur, il est la source de toute choses, car il est
l'origine de la destruction de tous les êtres
7.
La quatrième condition est l'état de celui dont la connaissance
n'est formée ni par les objets intérieurs, ni par les extérieurs,
qui n'a pas de connaissance uniforme, qui n'est pas intelligent et
qui n'est pas sans intelligence, qui est invisible, imperceptible,
insaisissable, incapable de preuve, au-delà de la pensée, celui
qu'on ne peut définir, dont la seule preuve est la croyance de
l'âme, dans lequel toutes les sphères ont cessé, qui est
tranquille, heureux, sans dualité.
8.
Cette âme dépend du mot Om , qui dépend de ses parties. Les
conditions de l'âme sont des parties du Om : ces parties sont les
lettres a, u, et m.
9.
Vaisvanara , qui habite dans l'état de veille, est la lettre a. Il
est la première partie parce que a est la première des lettres et
elle pénètre partout. Il accomplit inévitablement tous les
devoirs, et il est le premier qui connaît ainsi.
10.
Taijasa , qui habite dans l'état de songe, est la lettre u, par la
raison qu'elle est plus élevée ou parcequ'elle est au milieu. Il
élève véritablement la continuation de la science et il devient le
même, et nul de ses descendants n'est dans l'ignorance au sujet de
Brahmâ
11.
Prajna, qui habite dans un profond sommeil est la lettre m, la
troisième partie, soit parce qu'elle est une mesure, soit parce
qu'elle est d'une seule et même nature. Celui qui connaît ces
choses mesure véritablement tous ces objets divins, et il devient de
la même nature.
12.
Le Om qui est sans partie est la quatrième, laquelle est
imperceptible, en laquelle toutes les sphères ont cessé, qui est
heureuse et sans dualité. Le Om, sujet ainsi de méditation, est
l'âme seule. Celui qui connaît ces choses entre avec son âme dans
l'âme.
Maître
Eckhart :
"Il
est dans l'Âme un Château fort où même le Regard de Dieu en trois
Personnes ne peut pénétrer; il est le Lieu de l'Unité pure."
Simone
Weil (in La
connaissance surnaturelle) :
"L'amour
est une chose divine ; s'il entre dans un coeur humain, il le brise"
Shvetashvatara Upanishad
Le
Seigneur de l'Amour, omniprésent, demeurant
Dans
le cœur de toute créature vivante,
Infiniment
miséricordieux, retourne vers lui tous les visages.
Il
est le Seigneur suprême, qui par sa grâce
Nous
pousse à le chercher dans nos propres cœurs.
Il
est la lumière qui brille à jamais.
Il
est le Soi intime de tous,
Caché
comme une petite flamme dans le cœur.
Seul
l'esprit apaisé peut le connaître.
Atman
« L’Atman,
c’est l’Âme immortelle, l’esprit, ou le «soi» dans la
tradition hindouiste. Le soi est le spectateur du corps et de la
pensée, car il se situe au-delà. On dit qu’il est conscience
absolue, et en ce sens, il est identique à Brahman (l’Absolu, le
Divin, ce qui au-delà des notions de temps, d’espace et de
causalité). Par ailleurs, il arrive que le mot Atman soit aussi
employé pour signifier Brahman.
La
grande distinction entre le Bouddhisme et l’Hindouisme est que le
Bouddhisme nie l’existence de l’Atman. »
http://www.yogamrita.com/blog/2011/07/20/notions-essentielles-a-propos-des-upanishads-et-du-vedanta/
Conclusion :
Lorsque
le « je » disparaît dans le processus de la pratique
spirituelle qui affine l'ego au point où celui-ci finit par se
dissoudre, le concept d'une âme personnelle (« mon âme »)
et d'un Dieu possédant quelques attributs (« Dieu est
miséricordieux ») également disparaît, selon le maître
indien Sri Kamlesh (http://fr.heartfulness.org/).
L'aspirant doit ainsi transcender à la fois l'âme et Dieu et
s'élever en ce point où la Conscience elle-même disparaît. Or
toutes les expériences mystiques dont témoignent les grands saints
nous affirment que la Vie véritable commence en ce point – nommé
fusion avec l'Ultime.