samedi 26 septembre 2015

L'âme


L'âme avec Elie During - France Culture, Les Racines du Ciel

Noûs (wikipedia) 
En philosophie et dans l'Antiquité grecque, le noûs (νοῦς), plus rarement nous ou noos, est l'esprit, l'intellect, la raison. Pour Platonnoûs désigne le plus souvent la partie la plus divine de l'âme, l'intelligence. De grande importance dans l'histoire de la métaphysique, ce mot est aussi souvent utilisé par AnaxagoreAristote et Plotin, notamment pour désigner le Premier principe de toute chose, c'est-à-dire à la fois la Raison universelle et, selon certaines interprétations, Dieu.
Dans Phèdre, Platon compare l'âme à un attelage ailé, avec comme cocher la raison, l'esprit, l'intelligence (noûs), comme cheval obéissant la volonté, le cœur (thumos), et comme cheval rétif les désirs, le « bas-ventre » (épithumia).
Plus loin, il écrit : « L'Essence (qui possède l'existence réelle), celle qui est sans couleur, sans forme et impalpable ; celle qui ne peut être contemplée que par le seul guide de l'âme, (le noûsl'intelligence ; celle qui est la source du savoir véritable, réside en cet endroit. Pareille à la pensée de Dieu qui se nourrit d'intelligence et de science absolue, la pensée de toute âme, cherchant à recevoir l'aliment qui lui convient, se réjouit de revoir après un certain temps l'Être en soi, se nourrit et se rend bienheureuse en contemplant la vérité1... »
Platon décrit dans Le Timée la création de l'âme humaine disant que le démiurge forma d'abord l'âme immortelle (noüs), c'est-à-dire l'intelligence ; après quoi les dieux subalternes, tandis qu'ils enfermaient cette première âme dans un corps physique (soma), formèrent l'âme mortelle (psyché) composée du courage et du désir. Ainsi, de par son union avec le corps, l'âme devient sujette à la mort ; est seule immortelle l'âme intelligente, laquelle est l'âme elle-même dans l'intégralité de sa nature divine2.

Mandukya Upanishad

1. Om est l'immortalité. Son explication comprend toutes choses, ce qui était, ce qui est et ce qui sera; le mot Om est véritablement toutes choses, et tout ce qui est au-delà du temps triple est véritablement le mot Om .
2. Brahmâ qui est toute chose est représenté par Om; cette âme est Brahmâ; cette âme a quatre conditions.
3. La première condition est Vaisvanara , dont le séjour est dans l'état de veille, dont la connaissance comprend les objets extérieurs qui a sept membres, qui a dix-neuf bouches, et qui jouit des objets matériels.
4. La seconde condition est Taijasa , dont le séjour est dans l'état de rêve, dont la connaissance comprend les objets intérieurs qui a sept membres, qui a dix-neuf bouches, et qui jouit des objets subtils.
5. Quand l'homme endormi ne forme aucun désir, ne voit aucun songe, son sommeil est profond. La troisième condition est Prajna , dont la connaissance est seule uniforme, dont la nature est comme le bonheur, qui jouit du bonheur, et dont la bouche est la science.
6. Prajna est le maître de toute science; il voit tout, il est le dominateur intérieur, il est la source de toute choses, car il est l'origine de la destruction de tous les êtres
7. La quatrième condition est l'état de celui dont la connaissance n'est formée ni par les objets intérieurs, ni par les extérieurs, qui n'a pas de connaissance uniforme, qui n'est pas intelligent et qui n'est pas sans intelligence, qui est invisible, imperceptible, insaisissable, incapable de preuve, au-delà de la pensée, celui qu'on ne peut définir, dont la seule preuve est la croyance de l'âme, dans lequel toutes les sphères ont cessé, qui est tranquille, heureux, sans dualité.
8. Cette âme dépend du mot Om , qui dépend de ses parties. Les conditions de l'âme sont des parties du Om : ces parties sont les lettres a, u, et  m.
9. Vaisvanara , qui habite dans l'état de veille, est la lettre a. Il est la première partie parce que a est la première des lettres et elle pénètre partout. Il accomplit inévitablement tous les devoirs, et il est le premier qui connaît ainsi.
10. Taijasa , qui habite dans l'état de songe, est la lettre u, par la raison qu'elle est plus élevée ou parcequ'elle est au milieu. Il élève véritablement la continuation de la science et il devient le même, et nul de ses descendants n'est dans l'ignorance au sujet de Brahmâ 
11. Prajna, qui habite dans un profond sommeil est la lettre m, la troisième partie, soit parce qu'elle est une mesure, soit parce qu'elle est d'une seule et même nature. Celui qui connaît ces choses mesure véritablement tous ces objets divins, et il devient de la même nature.
12. Le Om qui est sans partie est la quatrième, laquelle est imperceptible, en laquelle toutes les sphères ont cessé, qui est heureuse et sans dualité. Le Om, sujet ainsi de méditation, est l'âme seule. Celui qui connaît ces choses entre avec son âme dans l'âme.

Maître Eckhart :

"Il est dans l'Âme un Château fort où même le Regard de Dieu en trois Personnes ne peut pénétrer; il est le Lieu de l'Unité pure."

Simone Weil (in La connaissance surnaturelle) :

"L'amour est une chose divine ; s'il entre dans un coeur humain, il le brise"


Shvetashvatara Upanishad

Le Seigneur de l'Amour, omniprésent, demeurant
Dans le cœur de toute créature vivante,
Infiniment miséricordieux, retourne vers lui tous les visages.
Il est le Seigneur suprême, qui par sa grâce
Nous pousse à le chercher dans nos propres cœurs.
Il est la lumière qui brille à jamais.
Il est le Soi intime de tous,
Caché comme une petite flamme dans le cœur.
Seul l'esprit apaisé peut le connaître.


Atman

« L’Atman, c’est l’Âme immortelle, l’esprit, ou le «soi» dans la tradition hindouiste. Le soi est le spectateur du corps et de la pensée, car il se situe au-delà. On dit qu’il est conscience absolue, et en ce sens, il est identique à Brahman (l’Absolu, le Divin, ce qui au-delà des notions de temps, d’espace et de causalité). Par ailleurs, il arrive que le mot Atman soit aussi employé pour signifier Brahman.
La grande distinction entre le Bouddhisme et l’Hindouisme est que le Bouddhisme nie l’existence de l’Atman. »

Conclusion :

Lorsque le « je » disparaît dans le processus de la pratique spirituelle qui affine l'ego au point où celui-ci finit par se dissoudre, le concept d'une âme personnelle (« mon âme ») et d'un Dieu possédant quelques attributs (« Dieu est miséricordieux ») également disparaît, selon le maître indien Sri Kamlesh (http://fr.heartfulness.org/). L'aspirant doit ainsi transcender à la fois l'âme et Dieu et s'élever en ce point où la Conscience elle-même disparaît. Or toutes les expériences mystiques dont témoignent les grands saints nous affirment que la Vie véritable commence en ce point – nommé fusion avec l'Ultime.