jeudi 9 avril 2015

Libertés faciles et véritable liberté


Lorsque la spiritualité évoque la notion de "liberté", elle entre bien souvent en opposition avec l'idée commune que la société se fait de celle-ci. J'évoque bien sûr l'esprit des spiritualités qui ont fait leur preuve en matière de réalisations spirituelles (certaines traditions bouddhiques, certains soufismes, certaines écoles de raja yoga, certains aspects du mysticisme chrétien ou égyptien, et beaucoup d'autres bien entendu...).


Face à l'idée la plus populaire d'une liberté qui exalte le sentiment de nous défaire de toute servitude, nous découvrons de grands hommes qui ont réformé le monde et l'ont rendu plus souple - tous plans confondus - en travaillant sans relâche. En d'autres termes, ils se soumettaient à une discipline si incroyable qu'ils devinrent des exemples pour leurs contemporains et leurs descendants, tant pour leur courage que pour leur efficacité.

Il s'agit bien du courage à contre-courant dont nous parle Fabrice Hadjadj qui serait sans doute un dénominateur commun : https://www.youtube.com/watch?v=iFFXx28xWvE


Fabrice Hadjadj, courage à contre-courant


Mais aujourd'hui le propos s'attache à cette notion de liberté qui travaille contre nous et à notre insu, paradoxalement. J'aime assez cette citation exposée par Jean-Jacques Crève-coeur in "le cerveau holographique":http://www.youtube.com/watch?v=zES6sv4tDAQ - : "Si vous cherchez la liberté, vous serez esclaves de vos désirs mais si vous cherchez la discipline, vous découvrirez la liberté"
Voilà précisément le piège auquel l'internaute devant son écran doit faire face : celui d'une soi-disante liberté - dans son acception la plus répandue - qui non canalisée se trouve être assez dangereuse, à considérer que le désir qu'elle nourrie, l'éloigne toujours davantage de lui-même, de son essence.
Et qui en tire profit ? Car selon la loi de l'unité des couples d'opposés (yin-yang), s'il y a plaisir, le déplaisir guette au coin...
Le propos est surtout de mettre en exergue un phénomène dont on ne parle pas suffisamment : ce qui se cache derrière les sociétés qui nous offrent gratuitement l'accès à internet, via la boîte mail, les jeux, les chats, les facebook et compagnie.
Regardons la magistrale présentation de Aral Balkan pour en savoir plus :
La vérité est un mensonge : https://www.youtube.com/watch?v=upu0gwGi4FE


Aral Balkan, la vérité est un mensonge

Dans cette conférence, il fait également allusion à ce documentaire un peu fastidieux que l'on ne trouve pas encore en français, les termes et les conditions que tout le monde signe lors de l'ouverture d'un nouveau contrat (banque, applications smartphone...) et que personne ne lit : Terms and conditions may apply, https://www.youtube.com/watch?v=wvFDQZkxVzM
Moralité, tout ce qui passe par votre smartphone, ordinateur, tablettes (photos, conversations vocales, sms, mails, vidéos...) est enregistré à jamais, car la gratuité fait de l'utilisateur un consommateur à la fois chanceux, mais aussi un produit de consommation en soi : nos habitudes, nos mouvements (google map, gps), nos sensibilités, bientôt l'intérieur de nos habitats et de notre lieu de travail (via un détecteur à infra-rouge dans les futurs smartphones) toutes ces données intimes ou du moins privées seront matière commercialisable pour des groupes industriels, ou des services gouvernementaux lors d'une enquête ou vous êtes impliqué....


Il existe peu d'alternatives à ma connaissance pour s'en préserver (excepté ce que propose Aral Balkan - https://aralbalkan.com/notes/on-owning-your-own-data/), mais si vous en connaissez, je suis intéressé.